Les mobil-homes de Lognes
J’apprends par l’AFP que Les premiers mobil-homes destinés aux SDF arrivent à Ivry-sur-Seine. « Le but affiché est d’accueillir dans ce coin de banlieue populaire, au sud-est de Paris, 56 personnes en voie de réinsertion, la plupart ayant transité par le campement du canal Saint-Martin ».
Pour mémoire, début février c’est à Lognes aux bords de l’étang des Pêcheurs, que ces mêmes mobil-homes devaient être déposés.
Michel Ricart et moi, nous y sommes opposés publiquement dès le départ (vous pouvez vous référer aux articles du 8 et du 10 février dans la revue de presse).
Pourquoi avons-nous combattu ce projet d’installation de mobil-homes dans le Val Maubuée ?
- parce que notre territoire accueille déjà 37% de logements sociaux,
- parce que les terrains envisagés n’étaient absolument pas adaptés à la réinsertion des bénéficiaires,
- parce que ce village provisoire se serait pérennisé compte tenu de la pénurie actuelle de logement.
Quand l’abbé Pierre est mort, le gouvernement a versé des larmes de crocodiles. A peine enterré, ce sont ses combats pour la mixité sociale dans le logement auxquels la droite tourne pourtant le dos. La dernière fois que le fondateur d’Emmaüs s’était déplacé à l’Assemblée nationale, c’était pour empêcher l’actuelle majorité de détruire totalement la loi SRU (votée par la gauche et imposant 20% de logements sociaux à chaque commune).
La droite vote le « droit opposable au logement », mais c’est pour l’opposer aux communes qui font déjà des efforts. La droite débarrasse les centre-villes de la vue « polluante » des tentes des « enfants de Don Quichotte ». Elle préfère Ivry (déjà 37% de logements sociaux) à Neuilly (2% seulement de logements sociaux). Le résultat si on laisse filer : toujours plus de ghettos.
Car il n’y a pas besoin d’être devin pour anticiper : loin des yeux, les SDF seront aussi désormais loin des priorités de la droite.