La bavure philosophique de Nicolas Sarkozy
Deux conceptions de la vie en société s’opposent dans cette campagne présidentielle. Mais plus encore ce sont deux conceptions de l’homme qui s’affrontent. Pour Nicolas Sarkozy, nous savons depuis son débat avec le philosophe Michel Onfray, que tout se jouerait dès les gènes. Nous serions prédéterminés. Nous vivrions et nous mourrions tels que la nature nous a programmés. On n’échapperait pas à son destin. Ce qui conduit Nicolas Sarkozy à affirmer que les jeunes qui se suicident passent à l’acte en fonction d’une fragilité originelle !
Nous devons face à cela proclamer notre propre conception de l’être humain : Nous croyons qu’il est déterminé par ses seuls actes. Nous croyons possible l’émancipation de tous. Nous croyons qu’il est possible à chacun d’échapper à ses origines comme à sa condition. Nous croyons qu’il est possible à tout homme de s’amender. Nous croyons aussi que l’environnement joue un rôle sur l’être humain.
Il serait trop simple de penser que les suicidaires devaient de toute façon s’accomplir en se détruisant. Que les pédophiles l’étaient depuis toujours. Cela permettrait d’exonérer la société et les politiques de toute responsabilité.
Plus qu’une bavure philosophique, ces déclarations de Nicolas Sarkozy renvoient à une conception de l’homme et de la politique qui font froid dans le dos.