L’incroyable retour aux années Jospin…
Nicolas Sarkozy est vraisemblablement le président le plus à droite de la 5ème République. Pour corriger son image, il a choisi de rechercher des personnalités identifiées à la gauche qui pourraient servir de cautions à son action.
On peut comprendre le désarroi des vieilles troupes de l’UMP lorsqu’elles découvrent les consultations de MM. Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires Etrangères de Lionel Jospin ; Bernard Kouchner, ancien ministre de la santé de Lionel Jospin ; Claude Allègre, ancien ministre de l’éducation de Lionel Jospin ; Eric Besson…
De quoi s’agit-il ?
Difficile de penser qu’il s’agisse d’autre chose que d’une opération de communication parce que Védrine et Kouchner sont envisagés sur le même poste (les Affaires Etrangères) alors qu’ils défendent une conception opposée du » job « . Le premier dénonce » l’unilatéralisme américain » tandis que le second a soutenu l’envoi de troupes en Irak par G. W. Bush.
Parce que Besson considérait qu’Allègre était un mammouth politique et qu’il avait été l’un des principaux artisans de la défaite de Jospin en 2002. Parce qu’Allègre ne partageait rien avec Nicolas Sarkozy jusqu’au jour où Lionel Jospin a renoncé, laissant place à Ségolène Royal.
Est-ce une » ouverture » ?
L’ouverture aux autres supposerait un dialogue sur le fond et un accord entre les formations politiques sur des sujets d’intérêt national. Nous en sommes loin. Il s’agit d’une simple opération de débauchage. Rien de très neuf, ni de très efficace. Au milieu des années 70, Giscard avait déjà proposé la » décrispation » en s’ouvrant à quelques personnalités médiatiques. Mitterrand en 1988 tenta l’entrée de ministres issus de la société civile et l’arrimage de vieilles gloires centristes.
L’ouverture aux autres ne se décrète pas. Elle n’est pas un effet d’annonce. Elle se constate a posteriori. L’ouverture est une capacité à entendre. Pas un talent pour la communication.
Y a t-il une morale à cette histoire ?
Finalement, si » les meilleurs » sont à gauche, les 10 et 17 juin, prolongez les rêves du nouveau président : votez socialiste !