Ce que la vie signifiait pour Jack London
De John Troy Chaney, dit Jack London, la postérité a surtout retenu « Croc Blanc » ou « l’appel de la forêt ». L’aventurier était pourtant plus qu’un romancier, il était engagé dans les combats de son époque et portait haut les couleurs d’un « socialisme révolutionnaire » : « nous nettoierons la cave et construirons une nouvelle habitation pour l’Humanité ».
Dans « ce que la vie signifie pour moi », l’enfant pauvre de San Francisco qui a découvert le salut par la bibliothèque publique d’Oakland, livre sous forme autobiographique, ce qui a conduit « l’enfant de la classe ouvrière » à escalader l’«édifice colossal de la société». Mais après avoir connu « l’étage du salon », il découvre qu’aux plus hautes marches, ceux qui ne « tiraient pas leur vitalité de la pourriture, leur vivacité d’une vie malpropre, ressemblaient à des morts non enterrés…»
Cette désillusion le ramène à revenir vers sa « classe » et vers le socialisme : « j’aspire à un temps où l’homme aura une perspective plus haute et plus vaste que son ventre (…) Je conserve ma foi en la noblesse et l’excellence de l’être humain ».
Les éditions du Sonneur rééditent opportunément ce récit très court qui permet de découvrir un auteur pour qui le style ne remplaçait pas le sens.
Les temps ont évidemment changé. La violence des propos peut aujourd’hui passer pour outrancière, elle rappelle surtout la violence d’une époque, celle de la naissance du socialisme.
Les moyens changent, mais il n’y a pas de rénovation possible de la gauche sans permanence de sa
capacité d’indignation et de révolte.