les 13 milliards du plan d’austérité
Le gouvernement n’a que l’expression « respect du Parlement » à la bouche. Cet intérêt (nouveau) pour le législateur est sensé relativiser l’effet laissé par l’omniprésidence de Nicolas Sarkozy. Hélas, ni le président, ni le Premier Ministre, ni les Ministres n’ont la pratique de ce beau discours.
Le Premier Ministre a refusé la semaine passée de répondre à l’opposition sur la révision des prévisions de croissance. Il a préféré ne pas avoir à gérer ensuite la confrontation en séance publique le 27 mars. Il avait envoyé ses ministres Novelli et Woerth (photo), pas très inspirés ni très courageux. Woerth a préféré les ondes de RTL le lendemain pour revenir sur les chiffres du déficit, tout comme Fillon avait préféré une interview au journal l’Express.
Le résultat c’est tout de même que grâce à l’obstination du groupe socialiste, le puzzle prend forme petit à petit : le déficit public en 2007 est revu à 2,7% du PIB, contre 2,4% initialement prévu par le gouvernement, soit +0,3 point. Le déficit public est ainsi de 50,3 Mds €. Il excède ainsi de 5,6 Mds € les prévisions du gouvernement.
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Gel ou annulation de 7 milliards de crédits (annoncée mercredi par Fillon)
Voilà le plan d’austérité que le gouvernement se refuse à avouer. 5, 6 milliards de dette supplémentaire comme cadeau pour les générations futures. 7 milliards d’annulations de projets dans tous les secteurs (éducation, logement, RSA etc.).
13 Mds € qui manquent… 13 milliards cela ne rappelle rien à personne? Si le gouvernement ne s’était pas coupé de toute marge de maoeuvre avec son « paquet fiscal » de 15 milliards en juillet 2007, nous n’en serions pas là aujourd’hui.
Errare humanum est, persevere diabolicum… (Il est humain de se tromper, persévérer dans l’erreur est diabolique).