pour le Tibet
La France devait rompre avec la realpolitik. C’était au temps fameux de la campagne présidentielle. Nicolas Sarkozy à cette époque s’intéressait au tchétchènes et aux tibétains. Il voulait rompre avec la « françafrique » aussi.
10 mois plus tard, la preuve nous est administrée régulièrement, qu’en politique étrangère, c’est avec lui-même que le président a rompu. Ses nouveaux amis ont pour nom Muhammad Kadhafi, Wladimir Poutine, Hu Jintao, Omar Bongo… On aimerait pouvoir être moins catégorique. Hélas…
Lundi, il y avait la flamme olympique à Paris. Le président du groupe socialiste a demandé que l’Assemblée Nationale, symbole des Droits de l’Homme, soit pavoisée aux couleurs du Tibet pour le passage du cortège des sportifs. Cela lui a été refusé pour d’obscures raisons réglementaires. Il a alors demandé un écran géant comme pour Ingrid Betancourt. on lui a refusé aussi, oralement pour ne pas laisser de trace. « – Quelle différence faire entre le martyr de la franco-colombienne et celui des moines ou des manifestants tibétains? – pour Ingrid Betancourt, il n’ y avait pas de problème diplomatique avec un pays étranger. » Difficile d’être plus clair, les Droits de l’Homme ne sont évocables que lorsqu’ils ne froissent personne.
Avec Jean-Marc Ayrault, nous avons décidé de ne pas en rester là. Nous avons fait faire une banderole (photo) et à l’heure du passage de la flamme, nous avons sauté sur le mur (de la buvette de l’Assemblée) pour qu’il ne puisse être dit que le pays des Droits de l’Homme avait cédé aux amicales pressions du gouvernement chinois.