L’heure bienvenue de la « synthèse »
Dans quelques heures, tout sera terminé. Les Français seront de nouveau invités à se rendre aux urnes et ils désigneront le/la candidat-e des socialistes à l’élection présidentielle.
La journée de vendredi aura été la plus tendue. Les mots échangés n’auront pas toujours été ce que les socialistes produisent de meilleur. Le rassemblement est une discipline de tous les instants. On a beaucoup raillé le goût de François Hollande pour la synthèse. A tort. Depuis Jaurès et Guesde, la « vieille maison » est turbulente et il faut l’ingéniosité de l’horloger pour que chaque rouage entraine le suivant sans gripper. Chaque élément est indispensable à l’ensemble, à la condition de veiller à toujours les organiser.
François Hollande a refusé ce matin d’entrer dans une « escalade » et d’entretenir un « mauvais feuilleton ». Comment ne pas lui donner raison ? Après dimanche, il y aura lundi. Il y a des millions de femmes et d’hommes qui attendent et espèrent de la gauche un changement profond. Instinctivement ils savent que nous ne pouvons gagner qu’unis.
Le temps est venu de laisser les querelles subalternes et de se rassembler. Arnaud Montebourg a annoncé aujourd’hui qu’il votera dimanche pour François Hollande. Comme Ségolène Royal, Manuel Valls ou Jean-Michel Baylet, il a défendu sa singularité au premier tour. Sans rien abandonner de ses engagements, il a fait un choix, en responsabilité. Cela ne suppose aucun grand écart de sa part comme grince la droite. La démocratie n’enferme pas chacun dans sa radicalité. Elle permet de défendre une identité sans se couper de la nécessité de rechercher une majorité.
Il est bientôt minuit, le fond de l’air s’est rafraichi, mais il fait encore doux pour la saison. Le rythme des voitures dehors s’est ralenti. La ville s’apaise. Les tensions retombent. La nuit recouvrira les fureurs du jour. Tant mieux. Dès lundi commence la vraie bataille. Celle qu’une majorité de Français ne nous pardonnerait pas de perdre.