Pour la reconnaissance de l’Etat Palestinien
La Palestine a vocation à se constituer en État, comme l’ont rappelé plusieurs résolutions des Nations Unies depuis 1948. Les accords d’Oslo signés en 1993 ouvraient la voie à une reconnaissance mutuelle de deux États. Le processus est déjà engagé au niveau international puisqu’en 2011 les Palestiniens sont devenus membres à part entière de l’UNESCO ; en 2012 la Palestine a accédé au statut d’État non-membre de l’ONU. Déjà plus de 130 pays dans le monde l’ont reconnue. La position de la France est la même depuis des décennies : il faut la création d’un Etat palestinien et l’assurance de la sécurité d’Israël. François Hollande en avait fait un de ses 60 engagements : « Je soutiendrai la reconnaissance internationale de l’État palestinien. ».
Alors que le processus de paix est enlisé, que la colonisation continue, et que les tensions sont chaque jour plus grandes à Jérusalem, les députés socialistes ont décidé de suivre l’exemple de leurs homologues espagnols et britanniques, en défendant une résolution visant à la reconnaissance de l’Etat palestinien. Ce texte n’a aucune force impérative, le gouvernement restant souverain en matière de diplomatie. C’est néanmoins un symbole fort, observé tant en Israël qu’Palestine comme dans le monde. Le statu quo n’est plus possible.
Le ministre des Affaires Étrangères Laurent Fabius a lui-même affirmé qu’une telle reconnaissance était « un droit et non un passe-droit », assurant que la France reconnaîtra la Palestine, la seule question restant celle des modalités. Olivier Faure a voté en conscience cette proposition de résolution qui ne peut prétendre résoudre à elle seule le conflit, mais qui selon les mots d’Elie Barnavi, ancien ambassadeur d’Israël en France, « peut augmenter la pression et préparer ainsi le terrain à un changement de méthode, autrement dit à l’internationalisation d’un processus de paix manifestement moribond ».