Le Parisien. A gauche, Olivier Faure croit au rassemblement : «Maintenant, il faut des pratiquants»

Le Parisien. A gauche, Olivier Faure croit au rassemblement : «Maintenant, il faut des pratiquants»

L’Université d’été du Parti socialiste, «le rendez-vous de la gauche d’après», s’est clôturé samedi soir à Blois. Il intervient après des municipales considérées comme une victoire par le PS. Un exemple, aussi, pour une stratégie de rassemblement avec les Verts.

 A l’issue de l’université d’été du PS samedi à Blois, Olivier Faure craint l’effacement de la gauche à la présidentielle de 2022 si aucun rassemblement ne s’opère.
A l’issue de l’université d’été du PS samedi à Blois, Olivier Faure craint l’effacement de la gauche à la présidentielle de 2022 si aucun rassemblement ne s’opère.  AFP/GUILLAUME SOUVANT

Le 29 août 2020

« Le printemps de la gauche et de l’écologie » : une stratégie de rassemblement prônée par Olivier Faure, le leader des socialistes, contre vents et marées. Et notamment contre quelques caciques du parti et certaines fédérations. Olivier Faure est bien décidé à suivre la même ligne lors des prochaines échéances électorales, départementales, régionales et la présidentielle. Une ligne qu’il continuera de défendre lors du prochain Congrès du PS qui se tiendra avant la fin de l’année et au cours duquel il briguera un nouveau mandat.

Par rapport à l’an dernier à La Rochelle, avez-vous le sentiment que cette Université peut-être utile à la gauche ?

OLIVIER FAURE. Le rendez-vous de la gauche d’après, c’est une première réponse à l’immense espoir qui s’est levé au lendemain des municipales. La renaissance par les territoires qui avait été l’engagement de mon mandat a été tenue. A présent, alors que le PS a repris des couleurs, il nous faut construire avec nos partenaires la « Gauche d’après » capable de devenir une alternative sociale, écologique, démocratique et féministe au duo Marine Le Pen/Macron. C’est le chemin incontournable pour parvenir à changer la vie des Françaises et des Français.

Vous avez réussi à faire venir de nombreux leaders de gauche notamment écologistes. Pour autant cela veut-il dire que le pari du rassemblement est gagné ?

Je les remercie d’avoir répondu présent car l’urgence est là. La rentrée se fait dans un climat économique social, écologique et sanitaire sans précédent. Les tensions montent dans la société. La société s’est fracturée sur la réforme des retraites après avoir connu les Gilets jaunes. La planète brûle. Nous devons proposer une alternative forte. Nous n’avons plus de temps à perdre pour construire une coalition de projet. Je pense que ce sentiment est partagé par les leaders que j’ai rencontrés au cours de ces journées. Le rassemblement a de plus en plus de croyants. Maintenant il faut aussi des pratiquants.

Certains au sein du PS vous reprochent toujours de vous effacer derrière les Verts ?

Ce que je veux c’est créer un chemin commun ou chacun est respecté pour ce qu’il apporte. Qui peut croire à l’effacement au moment où, au contraire, les municipales ont apporté la démonstration de notre force territoriale. Les divisions, les calculs médiocres et les stratégies individuelles, sont autant de symptômes de la maladie auto-immune de la gauche. Ils nous détruisent de l’intérieur. Les Français ne nous pardonneront pas de ne pas être à la hauteur du moment et ils auront raison.

Les écologistes ont commencé à annoncer des candidats aux régionales. Que va faire le PS ?

Ce que je propose, c’est de lancer ensemble le « printemps de la gauche et de l’écologie » : une démarche collective ouverte à toutes et à tous, ouverte à l’ensemble du mouvement social, aux intellectuels, aux artistes, aux jeunes… Chaque parti désignera ses chefs de file. Mais ensuite je souhaite que dans ce cadre nous puissions nous retrouver pour définir dans chaque région qui est celui ou celle qui est le mieux placé pour conduire nos listes que je veux communes.

Y aura-t-il un Congrès avant les régionales ?

Il y aura un Congrès à l’automne qui permettra de consulter les militants sur l’orientation que je porte.

Vous serez donc candidat à votre propre succession ?

Oui.

Quelle est l’orientation que vous défendrez ?

Je veux un parti qui rappelle ce qu’il est. Républicain, laïque, social, écologique, féministe et européen. Et qui engage le dialogue en vue du rassemblement. Je veux en finir avec l’esprit de défaite qui a saisi la gauche depuis trop longtemps.

Vous croyez qu’il peut y avoir un candidat commun de la gauche en 2022 ?

Je vais vous répondre par une question. Vous croyez que cinq ou six candidats issus de la gauche en 2022 peuvent mener à autre chose qu’à la défaite dès le premier tour ? Le risque de l’effacement, il est là !