Commission d’enquête sur l’Aide Sociale à l’Enfance
Les députés socialistes ont décidé d’utiliser leur « droit de tirage » annuel pour lancer une commission d’enquête sur le fonctionnement de l’aide sociale à l’enfance. Ce travail de fond est attendu de longue date par les associations. Les socialistes seront présents pour faire des propositions qui changeront vraiment les choses.
Voici l’entretien d’Isabelle Santiago qui mènera les travaux
Et ici la dépêche AFP
*Aide sociale à l’enfance: les députés PS lancent une commission d’enquête*
Les députés socialistes vont lancer une commission d’enquête parlementaire sur les « dysfonctionnements » de l’aide sociale à l’enfance (ASE), ont-ils annoncé mercredi, face au « scandale » de décès d’enfants placés.
Le groupe PS utilise son droit de tirage annuel, qui lui donne de facto le droit d’initier une telle commission. La députée Isabelle Santiago devrait en être la rapporteure.
De nombreux élus de différents bords politiques jugent préoccupante la situation de l’ASE et réclamaient une telle commission d’enquête.
Le débat sur l’hébergement des jeunes de l’aide sociale à l’enfance a été relancé fin janvier après la mort de Lily, une adolescente de 15 ans retrouvée pendue dans un hôtel du Puy-de-Dôme.
Le drame a suscité l’indignation de militants des droits de l’enfant, qui dénoncent l’inaction de l’Etat et des départements qui ont la charge de la protection de l’enfance, un secteur à bout de souffle qui souffre d’une pénurie de personnel et de structures.
« Tous les clignotants sont au rouge », estiment les députés socialistes. Les professionnels travaillent dans des « conditions extrêmement précaires » et « les structures sont inadaptées à l’accueil de jeunes aux parcours traumatiques », regrettent-ils.
Le logement à l’hôtel est pointé du doigt depuis de nombreuses années, avec des enfants qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes et peuvent, parfois, tomber dans la prostitution ou dans la drogue faute d’un accompagnement social suffisant.
Adoptée en 2022, la loi Taquet fixe comme principe l’interdiction du logement à l’hôtel des enfants de l’ASE au 1er février 2024. Mais son décret d’application, récemment entré en vigueur, laisse un goût d’inachevé aux spécialistes du secteur qui le jugent soit insuffisant soit inapplicable.
En octobre, une fillette de 11 ans, placée à l’ASE, avait elle aussi été retrouvée pendue dans sa chambre, dans un foyer associatif de l’Oise.
Une commission d’enquête parlementaire dispose de six mois pour mener des auditions et rendre un rapport. Celle sur l’aide à l’enfance devrait être constituée d’ici quelques semaines.
Devenu porte-voix des enfants placés depuis son livre « Dans l’enfer des foyers », Lyes Louffok a indiqué mercredi se tenir à disposition de la commission pour témoigner.