Pour le référendum, pour le traité

Pour le référendum, pour le traité

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22h45. Devant l’hémicycle, les députés socialistes, radicaux et verts se pressent pour signer la motion référendaire dans le débat sur le traité de Lisbonne. Si la motion est adoptée, c’est le référendum qui sera le mode de ratification. Toute la gauche va voter la motion dans quelques minutes. Seule la droite est contre.

Le débat est compliqué et la presse simplifie tout à outrance. Lundi à Versailles, il ne s’agissait pas de décider du mode de ratification (référendum ou voie parlementaire). Mais de voter la révision de la constitution, étape préalable à la ratification (que l’on soit pour le référendum ou non). voter « non » n’aurait pas conduit à un référendum, mais à un blocage du processus de ratification. C’est la raison pour laquelle les socialistes ont majoritairement choisi de voter pour la révision ou de s’abstenir pour ne pas l’interdire.

Ce soir c’est le débat de ratification du traité de Lisbonne. Et là les socialistes, les communistes, les radicaux et les Verts se retrouvent pour voter une motion référendaire (dont la presse ne parlera pas). C’est le point commun de toute la gauche : ce qui a été défait par le peuple ne peut être refait que par le peuple lui-même.
Je ne mythifie pas la procédure référendaire. La voie parlementaire n’a pas moins de légitimité et le référendum a longtemps été critiqué pour ses dérives plébiscitaires. N’empêche. Ce n’est pas rendre service à l’Europe que de donner le sentiment qu’elle se construit dans le dos des Français qui depuis quelques années s’éloignent d’elle.

Les socialistes sont pour le référendum. Ils sont aussi pour le traité.

Ce qui a été négocié à Lisbonne ressemble pour une large part au traité constitutionnel, mais justement, il n’est plus constitutionnel. C’est cette nature juridique qui avait été l’objet de la plus farouche opposition en 2005. A l’époque les partisans du « non » expliquaient que tout traité est un compromis. Qu’aucun n’est évidemment parfait. Mais que celui là avait un vice particulier : il « gravait dans le marbre » des dispositions contestables. L’argument ne tient plus. C’est un traité qui permet de dépasser le traité de Nice encore plus critiquable et impraticable à 27 Etats.

On pensera ce que l’on voudra du traité, mais chacun pourra remarquer que les socialistes ne font pas passer leurs intérêts avant ceux de leurs concitoyens. Ils ne jugent pas des projets en fonction de leur auteur, mais en fonction de ce qu’ils apportent au pays.