La vraie ouverture, celle qui naît du débat démocratique, ne peut avoir lieu qu’avec une opposition forte.
J’ai vu comme nombre d’entre vous les images de la passation de pouvoir. Cette journée était très bien orchestrée. La mise en scène parfaite. Et pour tout dire, le résultat fût une réussite.
Nicolas Sarkozy n’est pas mon choix. Mais je suis un républicain. Je lui souhaite bonne chance.
Reconnaître sa victoire et souhaiter la réussite du pays ne veut pas pour autant dire que j’abdique tout esprit critique.
La nomination annoncée de Bernard Kouchner n’est pas un symbole d’ouverture. Au contraire, c’est la manifestation d’une volonté d’écrasement de l’opposition. Car loin d’avoir cherché à nourrir un dialogue ouvert avec elle, le nouveau président cherche à montrer à travers quelques débauchages qu’elle est devenue inutile.
Pour la démocratie, pour l’équilibre de nos institutions, je crois qu’il faut maintenir des alternatives. Il est sain qu’une opposition forte exerce les contre-pouvoirs nécessaires. La confusion entretenue entre droite et gauche conduit à l’abstention et place les extrêmes en situation d’être les seuls recours. C’est en tous cas ce que disait Nicolas Sarkozy avant le 22 avril…
Pour le moment, tout est beau parce que tout est nouveau. Mais quand viendra le temps des arbitrages difficiles, quand le balancier sera violemment reparti à droite, quand la majorité présidentielle s’enivrera de son propre pouvoir, nous serons heureux de trouver une opposition capable de tenir le débat démocratique.
La vraie ouverture, celle qui naît du débat démocratique, ne peut avoir lieu qu’avec une opposition forte.
NB : Pour Gauthier, il n’y avait aucune « pichenette » dans mes propos d’hier… Je constatais simplement que Nicolas Sarkozy faisait les yeux de Chimène à de nombreux anciens ministres du gouvernement socialiste 1997-2002. Ce qui était un hommage inattendu à Lionel Jospin et à la gauche.