Des voisins pour parler du logement
Hier soir c’était la fête des voisins. J’étais chez un copain. Nous descendons à la fête en bas de chez lui à Emerainville. Et là, de quoi parle-t-on ? de logement…
Le soir après ma réunion publique, j’écoute les infos et là j’entends la proposition de déduction d’une partie des intérêts d’emprunt du revenu imposable pour l’achat de sa résidence principale. Cette possibilité est étendue aux emprunts en cours.
Qu’en penser ?
1/ Si cette mesure voit le jour, la justice c’est effectivement de l’appliquer à tous.
2/ Il est toutefois permis d’avoir de sérieux doutes sur la profitabilité de cette mesure. Pourquoi ?
– parce que l’offre de logement est aujourd’hui trop faible. A marché de l’immobilier égal, la demande étant très supérieure à l’offre, la conséquence de cette mesure risque surtout de se traduire par une nouvelle augmentation du prix d’achat (qui viendra compenser la déduction).
– parce que toutes les familles non imposables n’auront pas davantage accès à l’emprunt et ne pourront évidemment rien déduire de leurs impôts. La mesure ne permet donc que marginalement l’accès à la propriété.
3/ Que faire ?
– relancer la construction de logements accessibles pour « détendre le marché »
– plafonner le montant déductible. Car il n’est pas équitable de proposer les mêmes déductions à celui qui achète un loft dans le 16ème et un pavillon familial à Lognes.
La proposition de Nicolas Sarkozy de faire de la France une « société de propriétaires » peut séduire. Je ne connais personne qui n’ait envie de se porter acquéreur de son logement.
Mais à l’examen, les effets pervers sont nombreux. Si les prix d’achats s’envolent, si la moitié de la population n’est pas concernée, si les déductions pour les très gros patrimoines constituent un manque à gagner pour le budget de l’Etat, si les pertes fiscales se répercutent sur la dette du pays, ou motivent une augmentation des impôts indirects (voir post sur l’augmentation de la TVA que propose la députée sortante), alors cette proposition n’aura été qu’un marché de dupes.
Il faudra des parlementaires vigilants, c’est-à-dire indépendant du pouvoir exécutif pour défendre les intérêts des classes moyennes et populaires.