La Rochelle et après?
Sous les stands devant les bâtiments de l’Encan où se déroule l’université du PS les portraits des présidentiables tournent sur un même présentoir et prennent la lumière à tour de rôle. A l’intérieur les éléphants tirent dans le même sens et dénoncent « l’été de la honte« . Les journalistes s’inquiètent. Pas de petites phrases à se mettre sous la dent. Le seul candidat à la primaire en campagne s’appelle… Will Mael Nyamat, militant PS de la section de Londres. Cela faisait longtemps. Cela a fait du bien.
Les militants sont repartis de la Rochelle soulagés avec le sentiment qu’une haie venait d’être franchie, même si ce n’était pas la plus haute.
Que se sont-ils dit? Les sondages sont bons, mais ils font apparaître davantage l’envie d’en finir avec Nicolas Sarkozy qu’un réel emballement pour la gauche. DSK est très haut mais il est aussi très loin. Ceci n’est pas sans rapport avec cela. Martine s’installe, mais sa position demeure fragile. François réalise un inespéré 50/50 dans un second tour simulé par la Sofres, mais demeure en dessous de la barre des 20% au premier tour. Ségolène n’apparait plus en situation de revenir, mais sa posture unitaire la réintègre au sein de la famille socialiste qu’elle a souvent donné l’impression de contourner.
Dominique semble la meilleure chance de la gauche, mais certains doutent de sa gauche. Martine est au centre de gravité de la gauche, mais d’autres doutent de sa capacité à gagner les indispensables voix du centre. François est la synthèse des deux, mais il est trop loin dans l’opinion. Ségolène ne semble plus pouvoir gagner, mais peut-on gagner sans elle?
Sur le port, on s’est perdu en conjectures sur le désir réel des uns et des autres d’être président. DSK peut-il renoncer au confort d’une situation enviable au FMI. Martine rêve-t-elle vraiment de l’Elysée? François joue-t-il gagnant ou placé? Quels sont les vrais désirs d’avenir de Ségolène?
L’indécision domine. Les uns et les autres hésitent à afficher trop tôt des préférences. Cette fois, nous ne pouvons pas perdre. Et puis après tout, les primaires sont là pour départager les candidats. Cependant l’ardeur même pour les primaires est loin d’être unanime. Le choix sera-t-il exhaustif ou tronqué? Et si le choix est réel, l’âpreté du débat ne servira-t-elle pas l’adversaire?
Au fond, les socialistes rêvent d’un candidat qui n’existe pas. Ils souhaitent le désigner, mais aimeraient que ce choix s’impose naturellement. Ils souhaitent le débat, mais redoutent la confrontation.
La réalité est évidemment différente. Aucun candidat ne réunit les qualités de tous les autres. Il faut accepter le débat qui éclaire, mais disqualifier ceux qui pensent pouvoir servir le collectif en commençant par l’affaiblir.
Putain deux ans…